L’allaitement en tant que mode d’alimentation sain pour le nourrisson et bénéfique pour la maman ne prête plus à discussion. Les différentes campagnes menées en faveur de l’allaitement maternel ont porté leur fruit, mais beaucoup reste encore à faire notamment en France. Nous allons faire un état des lieux de la situation avant de donner quelques précieux conseils pour démarrer…
L’allaitement en tant que mode d’alimentation sain pour le nourrisson et bénéfique pour la maman ne prête plus à discussion. Les différentes campagnes menées en faveur de l’allaitement maternel ont porté leur fruit, mais beaucoup reste encore à faire notamment en France.
Nous allons faire un état des lieux de la situation avant de donner quelques précieux conseils pour démarrer son allaitement, un geste qui ne veut que du bien au bébé et à sa maman.
Sommaire (A lire dans cet article)
L’allaitement en France : quelques chiffres
L’Organisation Mondiale de la Santé préconise que le nouveau-né soit allaité jusqu’à l’âge de 6 mois. Le Programme National Nutrition Santé ou PNNS encourage même l’allaitement exclusif jusqu’à 6 mois et au minimum jusqu’à l’âge de 4 mois.
Ces recommandations s’expliquent par le fait que l’allaitement en tant que pratique favorisée au début de la vie de l’enfant influe positivement sur sa santé de même que son développement.
En France, on se trouve encore assez loin des recommandations de l’OMS et du PNNS malgré une progression nette de la pratique de l’allaitement observée au cours des vingt dernières années.
71% des nouveaux nés bénéficient de l’allaitement
En se basant sur les chiffres de 2017 recueillis par les chercheurs de l’Inserm, l’Ined et l’Inra, seulement 71% des nouveaux nés bénéficient de l’allaitement et le chiffre diminue jusqu’à un enfant sur deux allaité à l’âge d’un mois et un sur quatre allaité à 6 mois.
Au final, l’allaitement ne concerne en moyenne que les 3 premiers mois de la vie de l’enfant, un chiffre très éloigné des standards internationaux en la matière.
Dans la pratique, les femmes qui allaitent plus longtemps sont celles qui étendent leur congé de maternité au-delà du délai légal ou encore celles qui diminuent leur durée effective de travail dans l’année qui suit la naissance de leur enfant.
Il faut aussi tenir compte du fait que la décision d’allaiter ou non son enfant est influencée par le facteur familial et culturel. La solution ne se trouve donc pas dans les injonctions, mais plutôt dans la prise en compte du vécu de chaque femme.
Allaiter implique aussi un volet psychologique. On dit que certaines mères l’associent à de véritables peurs, comme celle de se faire dévorer ou de transmettre une maladie à son enfant. Ou encore, certaines ne sont pas suffisamment à l’aise avec leur corps pour s’impliquer totalement dans leur allaitement.
Ainsi, le choix d’allaiter doit rester celui de la maman. L’écouter et l’encourager est indispensable étant donné les vertus de l’allaitement pour elle et pour son enfant. Dans tous les cas, les encouragements ne doivent pas mener à une déstabilisation et ce, pour ne pas nuire à la relation entre maman et enfant.
Quels sont les bienfaits de l’allaitement pour la mère et l’enfant ?
Si l’allaitement est mis en avant dans la société d’aujourd’hui, c’est qu’il s’agit d’une alimentation complète qui couvre l’ensemble des besoins nutritionnels spéciaux de l’enfant au tout début de sa vie et ce, de manière permanente.
En effet, le lait maternel adapte sa composition au fur et à mesure que les tétées se font et que l’enfant grandit. Il joue en plus un rôle bénéfique pour sa digestion et le protège des infections à travers les anticorps de la mère qui passent par le lait maternel.
L’allaitement éloigne encore les enfants des risques d’obésité durant leur enfance et leur adolescence et les préserve des allergies.
Autre chose : le lait maternel, avec son goût qui change en fonction de ce qu’a mangé la mère, est le premier contact avec une alimentation variée !
Du côté de la mère, allaiter stimule l’utérus dont les contractions mènent vers une récupération rapide des organes génitaux après l’accouchement tout en préservant les femmes du cancer des ovaires et du sein sans oublier qu’il peut jouer un rôle de lutte contre l’ostéoporose.
Quels sont les bons réflexes pour bien démarrer son allaitement ?
Si vous faites le choix d’allaiter votre enfant, assurez-vous de bien démarrer l’allaitement en commençant par vous informer. La sage-femme répond à toutes vos interrogations à ce sujet dans le cadre de la préparation à la naissance. De nombreuses sources d’informations sont disponibles ! N’hésitez pas à vous procurer le « manuel très illustré d’allaitement » de Caroline Guillot, ou à consulter les vidéos Youtube de Mayane sur sa chaîne lactée Apasdemoa : https://www.youtube.com/channel/UCO9BmGDlkAh95FxilxnZbPw
Mettre bébé au sein se fait le plus tôt possible, dans les deux heures qui suivent la naissance, car ainsi, la maman n’aura pas de problème de lactation. Grâce au contact peau à peau, bébé aura vite le réflexe de succion pour se nourrir.
Ensuite, pratiquez un allaitement à la demande : il n’y a rien de mieux pour stimuler la lactation et la montée de lait. Ce contact privilégié avec le bébé, qui nourrit et rassure l’enfant, est la base pour démarrer un allaitement serein .
Enfin, évitez tout objet qui pourrait créer une confusion sein/tétine : biberon, sucette, bout de sein… Si le bébé devait être complémenté, il peut l’être grâce à une seringue ou une tasse.
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Qu’est ce que le colostrum ?
Les premiers jours de lactation, la maman secrète ce qu’on appelle le colostrum, riche en anticorps et en vitamines, très utiles pour le bébé. Il en bénéficiera les 5 premiers jours jusqu’à évolution du lait en lait colostral, un composé de lait maternel et de colostrum qui vient durant les montées de lait.
Le lait maternel en lui-même évolue pendant la tétée, riche en eau et lactose pour étancher la soif de bébé en début de tétée et plus épais en cours de succion. Le lait maternel s’adapte aussi à la croissance et aux besoins nutritionnels de l’enfant.
Pour atténuer les désagréments que peuvent engendrer la montée de lait, il n’y a rien de mieux que de mettre directement bébé au sein. Quelques massages sous l’eau chaude de la douche peuvent aussi aider à atténuer les sensations de lourdeur et de chaleur. On commencera alors par la base de la poitrine pour aller ensuite vers le centre.
Ces gestes peuvent aussi être exécutés pendant l’allaitement proprement dit. Ils favorisent l’écoulement du lait tout en prévenant les engorgements.
Bien positionner bébé pour l’allaiter
Pour éviter les douleurs pendant l’allaitement, la solution se trouve dans le positionnement du bébé. Son ventre est bien placé contre le vôtre et il a tout le mamelon dans sa bouche, langue en-dessous du téton, vous êtes aussi confortablement assise.
Si ces gestes ne suffisent pas, il existe des crèmes pour soulager le mamelon après la tétée (à base de lanoline). Autrement, utiliser le lait maternel en lui-même s’avère être très efficace pour la cicatrisation.
Enfin, utilisez les coussinets d’allaitement pour prévenir les fuites et privilégiez les vêtements spéciaux pour allaiter dans le confort.
Pour finir, le secret d’un bon allaitement est de se faire confiance, car le stress et les inquiétudes ne peuvent que rendre cette étape plus difficile. Avec le soutien des proches, le geste viendra naturellement et ne peut que contribuer à votre bonheur et à celui de votre enfant.
Si vous avez des questions avant ou pendant votre allaitement, la Leche League met à votre disposition un site internet très complet : https://www.lllfrance.org
Vous pouvez enfin, en discuter tout au long du suivi de votre grossesse avec votre sage-femme et votre gynécologue.